Jason, 5 ans, surgit dans le salon, son tambour autour du cou, il souffle à pleins poumons dans sa trompette, aussi rouge que ses petites joues. Il s’interrompt pour reprendre son souffle et pousse des cris stridents.
Les cheveux ébouriffés presqu’électriques, il fait du bruit autant qu’il peut, il hurle, approche son père, le frôle, puis s’en éloigne, lui revient comme un moustique agaçant.
Son père lui dit d’arrêter, de retourner dans sa chambre. Jason court vers la table du salon grimpe dessus et teste les percussions sur le lustre…Cette fois, son père lui hurle de cesser de suite et le menace … il continue. Il lui demande trois fois …il crie de plus en plus fort, il le saisit le frappe…
Jason sort son tambour et sa trompette quand il entend ses parents se disputer.
Dés que Jason commence son show plus bruyant que musical, son père se détourne de sa mère, et même parfois cesse de la frapper.
On pourrait se dire que Jason fait cela pour sauver sa maman, parce qu’à chaque fois qu’il le fait, son père se détourne de sa mère et cesse ses violences verbales et physiques.
Jason endosse un rôle de protection, mais aussi de sacrifice.
Le problème est qu’ il pourrait être considéré comme étant à la source des disputes de ses parents.
Mais quelle sorte d intelligence peut pousser un enfant, même d’un très jeune âge à adopter ce type de comportement?
Qu’est ce qui l’anime ?
Est-ce « simplement et inconsciemment » le fait de chercher à protéger sa mère?
Et si c était plutôt lui qu’il tentait de protéger de façon indirecte ?
En interrompant la dispute, en protégeant sa mère des coups, il lui permet de « survivre » pour s’occuper de lui, et aussi de conserver le couple parental.
Et si l’enfant était animé par une sorte d intelligence groupale, un instinct de survie de groupe? Par ses actions, il sauve le groupe, ici sa famille, dont il dépend pour sa survie.